Bienfaits de l’activité physique sur la santé cognitive et mentale lors du vieillissement normal de l’individu
Par Mathieu Couture, kinésiologue
Les grands bienfaits de l’activité physique sur la santé physique ne sont plus à démontrer mais les bienfaits sur la santé psychologique sont tout aussi nombreux.
Les effets du vieillissement sur les fonctions cognitives
Le vieillissement normal s’accompagne d’une diminution de l’efficacité de certaines fonctions cognitives. Principalement touchées sont :
- L’attention;
- La mémoire à court terme (mémoire du travail); et
- La mémoire épisodique (mémoire des souvenirs).
L’attention, le contrôle exécutif et la mémoire épisodique sont particulièrement sensibles aux effets de l’âge. Pour expliquer cela, les études ont démontré que des changements (on parle ici d’une grande baisse) dans le nombre de neurones au cerveau et de la diminution de la taille de certaines parties du cerveau expliquent l’apparition de ces problèmes et parfois même de début de démence.
Protéger le cerveau par l’activité physique
Suivant un entraînement aérobie (marche, jogging, vélo, natation, etc), on remarque une augmentation du nombre de neurones actifs au cerveau et la taille des organes et des différentes zones du cerveau ont moins tendance à changer de grosseur. La préservation de ces régions cérébrales plus vulnérables protégerait le cerveau.
Plus l’activité est régulière et de bonne intensité (lire ici un peu d’essoufflement), plus une certaine protéine, la BDNF, est libérée au cerveau. Celle-ci agit comme un fertilisant qui favorise la survie des anciens neurones et la naissance de nouveaux neurones. Plus nous avons des neurones en santé et en grand nombre, plus nous sommes capables de nous rappeler des détails. Par exemple, nos souvenirs d’antan sont plus précis et nous sommes en mesure d’effectuer des tâches sans faire d’erreur.
À l’inverse, les études chez des personnes sédentaires ont démontré un taux plus faible de neurones actifs et de la protéine BDNF et on remarque l’apparition de problèmes cognitifs (oublis, démence, Alzheimer) qui augmente de 25% chez cette population.
Par contre, l’intensité de l’exercice est très importante. De manière à obtenir cette protection cérébrale, l’exercice se doit d’être d’intensité moyenne à élevée, donc doit procurer un essoufflement chez la personne. En comparant les études, on s’aperçoit que les personnes qui s’entraînent en intervalles (périodes plus intenses entrecoupées de périodes moins intenses) démontrent la plus grande augmentation d’activité cérébrale et le moins de développement de problèmes cognitifs à long terme.
En résumé
- La pratique d’exercice physique s’accompagne de gains cognitifs lors du vieillissement;
- L’activité physique agit de manière positive sur les fonctions cognitives les plus touchées par le vieillissement normal : L’attention, les souvenirs et la mémoire du travail;
- L’activité physique ralentit la progression de problèmes cognitifs comme la perte de mémoire et la démence; et
- Pour avoir le maximum de bénéfices sur la santé mentale, l’activité doit être de bonne intensité (essoufflement à l’effort).