Par Mathieu Couture, kinésiologue
Les diabétiques le savent bien, une des mesures la plus utilisée pour valider le contrôle de la glycémie est l’hémoglobine glyquée (HbA1c). Cette valeur obtenue via une prise de sang nous donne une moyenne des glycémies lors des 3 derniers mois. Le résultat nous donne donc une idée de la tangente du taux de sucre dans le sang et forcément, sur les habitudes de vie de la personne.
Le temps de glycémie
Sans diminuer l’importance de l’hémoglobine glyquée, de récentes études tendent à montrer de plus en plus l’importance du temps de glycémie, ou si vous voulez le pourcentage de temps passé en une journée avec un résultat de glycémie.
Comme vous le savez, la glycémie est fluctuante en fonction du moment de la journée, de nos activités, de la quantité et de la qualité de la nourriture ingérée et d’une panoplie d’autres facteurs. Il est donc normal de voir celle-ci fluctuer.
En comprenant ceci, nous voyons donc l’importance de faire les bons gestes pour se maintenir la plupart du temps avec une glycémie adéquate, et non pas de chercher à être toujours dans la zone cible. Il existe une normalité dans les fluctuations. Les nouveaux récepteurs à glycémie sur la peau sont très utiles pour nous donner une meilleure idée du contrôle de notre glycémie au fil de la journée.
Le graphique1 ci-dessous nous donne une idée du temps passé avec différents niveaux de glycémie au cours d’une journée :
Comme on peut le constater, il est impossible d’être 100% du temps à l’intérieur de la zone adéquate de glycémie. Il est donc important de bien comprendre comment et pourquoi la glycémie fluctue et de s’assurer de prendre les bonnes décisions.
Finalement, il est à retenir que le temps passé en hypoglycémie (taux de sucre très bas) provoque autant, sinon plus de dommage à l’organisme qu’une hyperglycémie (taux de sucre très élevé). Ce n’est jamais un équilibre parfait; il faut être en mesure d’éviter les extrêmes.
L’influence de l’activité physique sur le taux de glycémie
En ce qui concerne l’activité physique et le diabète, là aussi de nouvelles études ont démontré des choses intéressantes :
- La plage optimale de glycémie pour bien fonctionner lors d’un entraînement serait entre 7 et 10 mmol/L. On accepte donc une légère hausse du taux de sucre;
- Les exercices aérobiques (la marche, le jogging, le vélo, la danse, la natation, etc) procurent une baisse de la glycémie pendant et après l’effort. Il n’est donc pas rare de voir un taux plus bas de la glycémie entre le début et la fin de l’activité;
- Les exercices anaérobiques comme la musculation ont tendance à faire augmenter la glycémie pendant et après l’effort. Ce n’est pas une mauvaise augmentation comme si on avait mangé trop sucré. Il s’agit d’un phénomène naturel d’utilisation du sucre par les muscles. Mais il est important de le savoir car certains se questionnent sur leur entraînement, voyant leur taux de glycémie s’élever.
- Finalement l’entraînement en alternant ou en combinant les deux méthodes, aérobie et musculation (comme vous faites souvent à l’Arc-en-ciel du cœur) apportent des fluctuations variables. Parfois des baisses et parfois des hausses. Cette méthode demeure l’une des meilleures pour contrôler sa glycémie car les impacts se font surtout à long terme. Les fluctuations sont donc parfois minimes à la fin d’une séance mais le bénéfice reste plus longtemps dans l’organisme.
En résumé, la glycémie est extrêmement variable. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas s’y fier. Cela permet surtout d’expliquer qu’il est normal de ne pas toujours être dans la zone cible. Plus nous habituons notre organisme à utiliser le sucre en bougeant, et plus nous nous habituons à s’alimenter adéquatement, plus notre corps va lui-même déterminer la bonne glycémie pour lui.
Bon entraînement !
Référence
1 (graphique) : Battelino, T., et al. (2019). Clinical targets for continuous glucose monitoring data interpretation: recommendations from the international consensus on time in range. Diabetes Care, 42(8), 1593-1603. doi : 10.2337/dci19-0028.